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La transformation d’une association en société : est-ce possible ?

Une association ne peut se transformer directement en une société. Néanmoins, il est possible d’opter pour différentes structures permettant de combiner l’activité et l’engagement associatif, ou alors opter directement pour une société afin de réaliser des profits et de se les partager entre associés. Avocats & Partenaires, cabinet d'avocats à Saint-Etienne, vous informe.

Par principe, il est impossible qu’une association puisse se transformer en une société et s’immatriculer au RCS. En effet, association et société sont deux entités différentes qui ne disposent pas du même objet et ne poursuivent pas les mêmes buts :

  • La loi du 1er juillet 1901 va définir une association comme une structure dans laquelle des personnes vont mettre en commun des compétences, des ressources et des connaissances afin d’atteindre des objectifs (de l’ordre de l’intérêt général le plus souvent) sans pour autant partager d’éventuels bénéfices entre les membres adhérents.
  • L’article 1832 du Code civil quant à lui, va définir ce qu’est une société ; et le but premier est bien la recherche et le partage de bénéfices à la suite de la mise en commun de moyens affectés à l’entreprise.

Ce constat permet d’affirmer qu’une association ne peut se transformer directement en une société. Néanmoins, il est possible d’opter pour différentes structures permettant de combiner l’activité et l’engagement associatif, ou alors opter directement pour une société afin de réaliser des profits et de se les partager entre associés.

 

1) : Le passage vers une SARL :

Il est possible d’opérer un « transfert » d’activité d’une association vers une SARL. Mais pour cela, la dissolution de l’association et le respect de conditions strictes sont indispensables. En effet, il serait tentant d’exercer une activité économique sous la forme d’une association pour « tâter » le terrain, pour ensuite se diriger vers une entreprise. Mais cela n’est pas si simple, il faut voir ce transfert entre deux entités distinctes, et non une simple modification de la forme juridique. Préalablement à cette dissolution, il est nécessaire de créer la SARL (société à responsabilité limitée). Pourquoi ? Parce que l’association devra vendre à cette société l’ensemble de ses biens matériels et immatériels (bureautique, informatique ou encore la clientèle) avec une valeur nette comptable. En effet, le fisc est très regardant, il est donc interdit de faire une vente symbolique (1 euro par exemple), il s’agit alors de pratiquer les prix du marché. A la suite de cela, l’association pourra être dissoute. Attention, le patrimoine devra être remis à une autre association lors de cette procédure. Certes, le coût de ce transfert est important, mais il sera désormais possible de chercher le « profit personnel ». Ce « transfert » est réalisable mais tout lien avec la précédente association sera désormais impossible.

 

2) : La sauvegarde de l’association et l’exercice d’une activité lucrative :

Réaliser des profits pour une association est tout à fait possible, d’ailleurs ces dernières deviennent de réelles concurrentes aux sociétés de par les moyens mis en œuvres et les personnes ciblées. La législation à respecter est la même tout comme les impôts. De plus, un numéro sirène peut être demandé auprès du greffe du tribunal de commerce compétent. Pour aller plus loin dans les formes de structure, la loi de 1901 propose 3 solutions :

  • Le Groupement d’Intérêt Economique (GIE) : Cela permet d’améliorer et d’accroitre les rendements d’une activité associative en réunissant plusieurs acteurs. Attention, il s’agit de poursuivre les buts originels de l’association en question mais d’optimiser les moyens mis en œuvre afin d’atteindre au mieux les objectifs poursuivis. Aussi, le partage des bénéfices réalisés ne se fait pas pour elle-même, mais toujours pour l’intérêt général. Toutefois, les membres de GIE, sont indéfiniment et solidairement responsables des dettes du groupe.
  • La Société Coopérative (Scop) : Ici, l’association entre dans le champ sociétal, car cette dernière se dote d’un capital et d’une personnalité morale bien plus importants qu’auparavant. On vise l’unité sociale de la structure avec des « coopérateurs » qui sont des salariés-associés, pouvant prendre des décisions ensemble pour l’entreprise (SA ou SARL)
  • La Société Coopérative d’intérêt Collectif (Scic) : Grâce à cette structure, il est possible de trouver plusieurs acteurs mêlant à la fois salariés et dirigeants, entreprise et association. Toute personne peut prendre part au capital social et intervenir lors de l’assemblée générale. Il s’agit alors, d’un couplage permettant le partage des bénéfices réalisés sur des projets d’ensemble. Attention, on vise ici des initiatives qui ont une utilité sociale et où, seul l’intérêt général est recherché. Le cadre de l’entreprise est seulement utilisé pour sa souplesse et les moyens que l’on peut y regrouper. Néanmoins, l’enrichissement personnel n’est pas le but premier.

 

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Date : 13 avril 2018

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